Festival de la Photo

Le festival de la photo est un temps fort pour la photographie à Erquy. Chaque année, depuis 2019, le Photo Club d’Erquy organise sur tout le mois de décembre des rencontres autours de la photo avec comme nouveauté pour 2024, des animations. Le Photo Club d’Erquy présente ses réalisations, en intérieur comme à l’extérieur, avec la participation de photo-clubs voisins, comme Pléneuf Val André et Planguenoual. 

Un rendez-vous pour les amateurs de photographies, mais aussi pour le grand public qui en prend plein les yeux.


Programme du festival 2024

Portes & Fenêtres (1ère Quinzaine du 4 au 17 décembre 2024)
Routes & Chemins (2ème Quinzaine du 19 décembre 2024 au 1er janvier 2025)

Programme du festival photo 2024 à Erquy

Une animation dans la ville d’Erquy et ses alentours


Né dans le sud-ouest de la France vit et travaille en Bretagne. Fasciné dès l’enfance par le vieux Rolleiflex et la boîte à filtres de son père, oubliés au fond du grenier, Alain Darré découvre patiemment la photographie et les techniques du laboratoire. La chambre noire perforée par des lueurs rouges ou jaunes, l’odeur acide du révélateur qui voit « monter » un fragment du réel, l’agrandisseur qui projette une parcelle du monde sur le papier blanc, font partie de son univers quotidien comme « ses » Pyrénées et la Méditerranée, où des contrées plus lointaines, qu’il parcourt assidûment et qu’il met en image. Il en confiera la gestion à l’agence Confluence.

En parallèle, il s’initie à la gravure à l’Ecole des beaux arts. Professeur à l’Université depuis plus de vingt ans, il enseigne l’Anthropologie politique, discipline dont il questionne les dimensions académiques et qui s’inscrit en complémentarité de sa quête d’une vision esthétique du monde qui l’entoure.

Son travail photographique explore de multiples voies et techniques. Tantôt proche d’un certain classicisme qui révèle d’étonnants équilibres graphiques, tantôt plus pictural, les mouvements de focale et de cadrage autorisant des aplats de couleurs inattendus. Par delà les techniques, c’est bien la « nature des choses » qui est toujours donnée à voir, le chant d’un monde où seraient dépassés les théâtres d’ombre de la segmentation du réel et des illusions mercantiles. En cela ses créations photographiques s’apparentent à une écriture esthético-politique où se joue la mise à nu d’un sensible qui est d’abord élan vital, quête d’une alliance entre les parties et le tout, la matière et la pensée, l’espace et le temps.

Alain Darré
Nantiveul 35510 Cesson-Sévigné – FRANCE
alaindarre@hotmail.fr – www.alain-darre.com

« L’estran est un territoire indécis, un entre-deux arrimé à la côte mais ouvert sur l’imaginaire des profondeurs et des horizons. Il nous invite aux noces de la mer avec le rivage selon la belle formule d’Alain Corbin. Cet espace de respiration qui libère les rythmes et pulsations des océans est une offrande de la nature sans cesse renouvelée.

Des structures vivantes s’y dévoilent et, en une sorte de cérémonie ritualisée, se transforment sous mes yeux. J’y retrouve les émerveillements de l’enfance, les voluptés masquées, les monstres cachés. Le temps suspendu des rêves et des légendes est là, dans ces formes et matières infinies où la vie déborde de toutes parts, comme autant d’accords en sursis. Car ici, comme le rappelle si bien Michel Le Bris, « tout un monde s’éveille, dans la rumeur des vagues…, fascinante pulsation de la vie primitive…, creuset formidable des métamorphoses et des renaissances. Tout y naît, bourgeonne, palpite et croît, des formes s’ébauchent : ici ont commencé tous les grands cycles de l’évolution » : BIOGENESIS

Je me suis donc glissé dans ces espaces-temps interstitiels afin de tenter de dévoiler, comme autant de portraits parfois énigmatiques, le spectacle du grouillement, du chaos originel, entre fracas, sensualité et harmonie. J’y ai trouvé la genèse du monde, la force du désir d’exister, la féerie de la vie, le silence de la mort. L’estran est devenu mon astatique studio, le lieu de mes approches séquencées entre jusants prometteurs, étales incertaines et flots toujours trop précoces. Car les algues ne se livrent que furtivement, offrant leurs atours à la dérobée, au creux des anfractuosités très provisoirement éclaboussées par le ciel. Elles sont pareilles à des naufragés échoués sur une terre hostile, figées dans leurs splendeurs sculpturales, comme autant de figures cosmiques. La renverse sera le signe annonciateur de leur prochaine résurrection, le retour à l’espace matriciel où l’eau, le ciel et la terre se féconderont à nouveau. Pour moi la fin de la quête, pour elles la délivrance annoncée, le retour à la vie aquatique, aux douces ondulations, dans l’engloutissement !

Resteront les images de regards affûtés guidés par des déplacements incertains dans un magma d’amoncellements, inspirées par un naturalisme figuratif tendu vers l’abstraction. Plans larges aux contours évanescents, progressivement resserrés pour révéler la sensualité des matières, l’épure des formes, le mystère des improbables et fragiles compositions. Seuls comptent la traque des courbes et des textures, l’angle pour les révéler, comme une invitation à lire et à respecter l’inventivité du vivant, le grand poème du monde, ses équilibres sublimes, éphémères ordonnancements organiques livrés aux éléments… »

Alain


Expositions passées